3 juil. 2008

#11

... et les nouveaux petits camarades à l'école leur demandaient où était leur maman et ils se taisaient, n'osant répondre ce qu'il (leur père) leur avait dit sur le tarmac, parmi les malles et les valises que les bleus portaient dans les soutes de l'avion affrété par l'armée "non, elle ne vient pas, elle reste ici, elle ne peut pas venir avec nous, non pas qu'il n'y a pas la place pour prendre toute la terre où elle se trouve, mais, mais, mais..., mais on ne déplace pas les morts et si on veut malgré tout les avoir à côté de soi, alors il faut rester où ils sont et s'enterrer avec; mais nous devons avancer, bien que cela ne soit pas elle (votre maman) qui nous freine -- les morts ne freinent pas, ce sont les vivants qui se donnent toujours des raisons (bonnes ou mauvaises) pour ne pas faire ou faire ce qu'ils ont à faire, les morts sont là parce qu'ils le devaient, et nous, nous nous battons contre ce que nous devons faire, ou non".