23 juin 2010

Liste des choses qui énervent

1. la femme qui entre dans le compartiment vide et qui vous demande sans politesse si c'est le bon train -- vous lui répondez, elle n'écoute pas votre réponse, va s'asseoir et entame une discussion téléphonique -- le genre que l'on repère de très loin, avec cette perpétuelle demande d'être rassurée sur tout et n'importe quoi, à savoir si c'est le bon train, si son fils qu'elle a laissé à la maison dort encore -- lequel décroche et répond qu'il ne dort plus, qu'il ne dort évidemment plus puisqu'elle vient de le réveiller -- la personne qui en a juste rien à foutre du monde dans lequel elle vit tant que celui-ci répond à ses inquiétudes -- le monde vu comme un parent rassurant, non comme un ami, un amant, voire même un ennemi, mais juste comme ce parent qui répond à tous les caprices et ne cesse de conforter dans une position de servitude. Ce qu'il y a d'étonnant dans cette réflexion sur le vif, c'est que la femme qui est entrée dans le compartiment ce matin, avait en main un petit thermos, parfait substitut du biberon.

13 juin 2010

Liste B

Le rythme
les mots
le sens entre les mots entre le doigt et la peau entre le doit et le veut
entre les mots il y a l'espace pour une respiration
le temps creux
ce qui est mou ce qui est dur ce qui est chaud froid
ce qui est caoutchouteux
plastique flan poche sac d'eau
orange citron vert banane cerisier
fleurs soleil ciel nuit pluie vent juin -> mai -> avril -> mars -> février
anniversaire naissance
"tout n'est que n'essence"
un jour mon fils 
(avec le pétrole, on fait des miracles -- tu parles)
ritournelle
batterie sticks grosse caisse tambourin frisés papa-maman
papa
maman
frotter gratter caresser taper finir sur un roulement 
mollement
taper fort tape fort
mords suis pleure 
finis achève ce qui est mou
n'en fais rien de dur juste souple
qui mange les couleurs les renvoie 

le temps de mettre la main devant la bouche pour ne pas vomir



2 juin 2010

Sangre, la nostalgie, écrire et lire

1. Sangre de Escalante -- ou comment les mexicains jettent les morts à la poubelle.

(Il est difficile de savoir si c'est l'imagination ou le contexte judiciaire qui a tenu la main de l'auteur pour la fin du film -- le cadavre d'une femme est vulgairement jeté dans une décharge publique; 2666 de Bolano rappelle les effroyables assassinats de femmes que le Mexique a connu durant la même période que celle du film, et il me semble évident que cette scène ramène le film à la réalité la plus crue -- alors même que l'empaquetage de la victime paraît surréaliste tant le personnage garde son sang-froid.)


2. La nostalgie.