30 sept. 2005

rien

1. Les journée courtes.

2. Le clavinova, sa place dans l'appartement et dans la journée.

3. L'autre & et le nous.

4. Chercher un travail.

5. La difficulté de se suffire de cela.

11 sept. 2005

la place inoccupée

Entre Habib, les deux filles, le banquier & son sous-fifre, il manque un type: Dieu.

8 sept. 2005

rien

1. Rien.

2. -- être écrasé par tout ce qui nous entoure, ne rien mener à bien, et dans le désarroi le plus total, se rendre compte que tout cela est vain, que tout cela n'est qu'une illusion de plus. Nous ne sommes pas des grands hommes, peut-être nous ne sommes même pas des hommes, à peine des petits animaux qui se promènent la tête pleine d'idées, de rêves qui s'éparpillent tout autour de nous et que nous enjambons lorsqu'ils se dressent face à nous, en montagne blanche d'éternel. Nous n'avons pas la force de nos rêves. Engoncés dans nos certitudes, il nous a fallu du temps pour comprendre que le miel que nous goûtions était du vin aigre, que l'histoire que nous nous inventions se suffisait à elle-même dans cette vie où nous ne prendrons pas pied. Là-bas elle se poursuit, continue son chemin et lorsque certains parfois l'atteignent, nous ne pouvons cacher notre rancoeur. Alors nous dans l'air salé, les poumons broyés par le vent des côtes, le soupir de la mer reflue à nos paupières clignotantes, "non je ne pleure pas, c'est le sel" nous disons, nous ne sommes des hommes que lorsque nous sommes un arbre qui ne veut pas plier sous les rafales.

Alors nous voudrions revenir à ces choses bêtes que les enfants ne goûtent pas tant ils se fascinent à être des pirates sur une mer inconnue. Il n'y a que les adultes qui croient à la douceur du soleil, aux courbes d'une fille, à la caresse de la sieste. Nous aimerions des vagues -- des petites vagues qui viendraient lécher notre peau tout le long -- nous aimerions des vagues à l'écume asserrée autour de nos chevilles. Et regardant l'océan avaler nos pieds, nous ne pourrions nous empêcher de plonger nos yeux dans l'infini azur, comme cracher ce que nous ne pouvons pas avaler.

3. Cette semaine: Zulma & Corti de retour à la maison.

4. Ai décidé d'en finir avec toute la matinée de Habib. Pour me faire une idée.

4. Rien.

7 sept. 2005

rien

1. L'automne.

2. Morne & terne.

3. Rien.

4. Revoir Habib, le reconsidérer, comme celui face au cynisme & au mépris, dans le désarroi que cette parole provoque tant elle semble sonner si juste, si parfaite, si impeccable -- cette parole cynique; non pas la naïveté, parce que la naïveté ne peut pas exister dans cet univers-là coulé dans le béton. Y croire encore.

5 sept. 2005

la ville en carton

1. Aller-retour à Blagnac. Se surprendre à parler à voix haute, à insulter les petites résidences couleur pate d'amande, aux formes dégueulasses.

2. Entretien avec Syl., erasmusienne de ma promo. Tendue, un peu triste, le boulot a l'air ennuyeux, sans grand intérêt. Il ne m'en faut pas plus.

3. Lecture de Jusqu'à Faulkner de Bergounioux, clairvoyant & judicieux. Magnifique comme un pays qui se meurt. Et cette lecture est d'autant plus intime que Bergounioux a fréquenté le lycée où j'ai été. Je me dis que pour saisir Faulkner, il est peut-être nécessaire d'être passé par là, par la campagne, les petits mots des petites gens, les potins, les destins qui s'arrêtent au seuil du canton, où l'horizon est la grande ville, la grande ville dont on en revient silencieux ou menteur, cachant les trésors que l'on y découvre parce que l'on ne partage pas ces choses qui n'ont pas de prix à ces personnes qui les jugent sans valeur, pour lesquelles cela vaut bien moins que rien puisqu'elles n'ont jamais eu le droit d'exister.

4. Magnifique comme un pays qui se meurt.

1 sept. 2005

journée

1. Longue journée, manque de sommeil.

2. Contact pour un autre boulot. Lettre de réception de Rouergue.

3. Des convictions.

faire le point (.)

1. Ai rêvé de l'enterrement de mon père: j'étais dans ma chambre; il y avait ... assise sur mon lit avec laquelle je discutais. Je lui demande si elle connaît un type, elle me répond que Lu. l'a connu mais qu'il est taré; elle me parle d'un autre type, avec insistance.

Le rêve digresse sur une séance de répét' où Ch. me demande si j'utilise pour les rythmes de la delay "c'est pas mal aussi" (...)

Dans le souvenir que j'ai des séquences, on revient à l'enterrement. Visiblement, Ch. est là pour l'enterrement. Ma mère a une photo de mon père à l'hôpital, sur laquelle il est assis dans un lit, habillé en blanc; il ferme les yeux (comme sur certaines photos ratées); il est encadré (tête, buste) d'une halo blanc; ma mère dit que c'est le docteur qui a placé un miroir, pour que la photo puisse être prise. La photo est assez travaillée (arty), recoloriée à la main (les parties noires, avec des petits tirets, des coups de pinceaux).

Il y a ma soeur et mon frère; je discute avec ma soeur; on se dit que c'est libérateur -- comme un poids qui tombe enfin. L'enterrement est strictement réservé aux très proches (ici, on n'inclue même pas la famille; on se dit qu'il faudrait inclure les amis proches; c'est là que Ch. apparaît).


Le rêve digresse (ou se mêle, ou il s'agit d'un autre rêve), une espèce de course poursuite à travers/filigrane/basée sur Ulysse de Joyce. (...) il y a un petit chien nain, style bâtard qui s'appelle Silo et qui porte un petit pull blanc/jaune/crème sur lequel il y a marqué/pas marqué Logic; l'ensemble (pull+chien) s'appelle syllogisme. Dans mon rêve, je me dis qu'il faut que je regarde dans un dictionnaire pour savoir ce que veut dire syllogisme. (...)


SYLLOGISME, subst. masc.
A. LOG. Raisonnement déductif rigoureux se fondant sur les rapports d'inclusion et d'exclusion des propositions sans qu'aucune proposition étrangère soit sous-entendue:
Les hommes, qui se mettent toujours en garde contre l'imagination qu'ils n'ont pas, se confient plus volontiers aux écrivains qui bannissent des discussions philosophiques le talent et la sensibilité, comme s'il n'étoit pas au moins aussi facile de déraisonner (...) avec des syllogismes qu'avec de l'éloquence. Car le syllogisme, posant toujours pour base qu'une chose est ou n'est pas, réduit dans chaque circonstance à une simple alternative la foule immense de nos impressions, tandis que l'éloquence en embrasse l'ensemble.



Je suis avec un type, et nous cherchons quelque chose. Il y a des tentatives, et chaque tentative -- qui correspond à un épisode du livre -- se solde par une conclusion/un rêve/un dessin animé (un dessein animé) où il y a un ou plusieurs petits trombones (les bouts des trombones étaient les yeux, avec pupilles et sourcils) qui résument comme des logos cette tentative. J'ai le souvenir très précis que l'un de ces dessins m'avait fait rire, à propos du timbre; l'un des trombones était en U et l'autre, également en U, frappait dessus, comme un diapason. Il y avait une plaisanteries/jeu de mots sur le "timbre" (ou résonance) qui se produit du côté de l'une des branches mais pas sur l'autre; je ne me souviens plus de la blague, mais j'avais trouvé plutôt ça pertinent -- dans le style "quelle est la différence entre un homme et une femme ? -- c'est blablabla (ahahahah)"

On se dit avec le type que les tentatives/aventures sont longues et compte tenu de l'épaisseur du bouquin, on est loin d'avoir trouvé. Il y a avec nous d'autres personnes; l'ambiance est "début de siècle" -- un type porte un chapeau-melon, épaisse moustache --, un peu comme une petite bande de bourgeois/allumés (genre Philéas Fogg) qui sont également à la recherche de cette chose -- qui s'avère être une personne; comme un meurtrier, mais ce n'est pas aussi violent, il s'agit d'une personne, de retrouver sa "classe" sociale ("c'est le fils machin")

(...)