18 mai 2008

[ ] Journée en mousse / [ ] Journée en carton

1. Se tourner dans tous les sens -- ne rien dire & entendre l'autre qui parle tout seul /s'il n'y a pas de solution.../ -- ouvrir les yeux et se retordre encore en fil de fer -- rouvrir encore les yeux (on ne sait plus quelle heure il est, c'est l'heure où tout commence à couler de partout et on n'a pas assez de mains ni de courage pour tout rattraper, ça coule sur les épaules, la gueule, le corps, ça déborde de toute part), ça vient et on le prend comme tel -- des vérités qui s'énoncent (être une merde, tout est vain et tout ce qui a été dit est inutile, tout ce qui a été fait ne valait rien (et on énonce le je) et je ne suis rien, je suis celui qui prétend, qui prétend rien, qui ne sert à rien, ne *te* sert à rien, n'a rien fait, ne fait rien de lui ni des autres, ne bouge pas, se pose dans le ridicule -- et toi qui apparais alors dans le champ des autres, où les nuances entre les personnes n'existent plus, le monde se répartissant en deux groupes distincts, eux (vous) et moi

(et on sait que cela ne va pas durer parce que derrière les oreilles, il y a un système de sécurité qui va reprendre la main, qui va relativiser la situation mais là, à l'heure qui ne figure pas sur la montre, on dégueule, on continue les yeux ouverts, on ne se donne plus de limite)

(on se dit) tout cela n'est rien, ne vaut rien, ce sont les autres qui ont raison -- les vautours, les parasites qui dévorent les humains et les lombrics qui bouffent les cadavres -- on se dresse: tenir droit, tenir ferme, dans la patience -- et ils se précipitent et ils ingurgitent et on reste témoin de nos infimes désastres, impuissants. La rage sourde se terre

(on se dit) qu'on ne figure sur aucune carte, que nous ne sommes ni des montagnes ni des mers, ni des rivières et ni des plaines, ni des villes et ni la maison où l'on a grandi et encore moins le lit dans lequel on va mourir un jour, nous sommes des roues voilées qui allons sur ces cartes, dans ces lits, dans ces maisons -- loin du monde où les autres figurent, et auxquels on ne peut pas parler, parce que notre corps s'arrête là. Alors nous allons, sur nos territoires en nous forgeant un destin -- rationalisant là nos idées, moulant une histoire que l'on parcourt avec une délectation morbide

(on se dit) on périme. Alors toi qui apparais dans le champ des autres, tu te recroquevilles à nouveau /s'il n'y a pas de solution.../ tu disais, et je me retourne encore une fois.

(on se dit) tout est vain et ils ont raison. Tu es un imposteur.

(on déroule le bras, on referme les yeux, on place la jambe gauche sous la jambe droite) on ne se dit plus rien.

2. La logorrhée.

3. [ ] journée en mousse / [ ] journée en carton

4. Comme un mur qui rencontre la tête.

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