28 déc. 2008

germination d’autre chose

1. La germination: je ne sais pas si Michel Deleuze le jardinier, fin passionné des rhizomes, avait pris connaissance du phénomène de germination. La phase commence lorsque la graine entre en contact avec l’eau et s’arrête lorsque la plante devient autotrophe (càd se suffit à elle-même dans son environnement).

Tout nous semblait promis — nous avions l’envergure de ces grands oiseaux qui saisissent un territoire bien plus qu’ils ne le survolent, allant si vite en tout sens, en toute direction, que l’on peut dire que leurs ailes sont aussi grandes que ce territoire — nous nous aventurions partout, dans chaque recoin de chacune des ruelles que cette ville possédait, pénétrant les entrailles jusqu’à en traverser les parois — ne nous contentant pas seulement d’aller sur la peau métropole mais de la saisir, de la caresser, de la griffer, agissant dessus avec douceur ou rage, ambition ou désarroi; elle était le point d’horizon de nos existences et nous la baisions comme un corps malade baise le vivant, au-delà de l’épuisement jusqu’à la jouissance.

2. Etre autre chose — le pianiste qui ne peut devenir compositeur (parce qu’il ne peut oublier le scolaire et parvenir à la grâce du geste de la composition (les œuvres scolaires ne font pas œuvre) — se voit offrir deux solutions: accepter l’état de fait, ou devenir autre: un ni-compositeur ni-pianiste.

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