VACANCE, subst. fém.
I. Gén. au sing. [Suivi d'un compl. déterm.] État de ce qui est vacant.
A. État de ce qui est vide, inoccupé. Synon. vacuité. J'aime entre tous un petit monument votif au bord d'un chemin (...). Sa niche est vide. Je souffre de cette vacance (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 258).
1. Le cerveau en bouillie, du papier mâché. Pas écrit ni lu une seule ligne -- hormis une bédé de Peter Bagge et ce bouquin sur le Tai-ji quan, L'enseignement de Li Guang-hua, La tradition de l'école Yang, à peine feuilleté. Et reste toujours 300 pages avant de savoir si c'est Moby Dick ou Achab qui y passe.
2. Rien.
3. Samedi soir était du grand n'importe quoi. Dimanche inexistant. Lundi convalescent à culpabiliser de cette vacuité. La réplique mémorable de Nouvelle vague: le type demande à Alain Delon ce qu'il fait et Delon répond: "je fais pitié".
4. Rien (il est important de souligner ces périodes de vide, ces journées qui défilent sans que rien ne se passe, ne se produise -- de la vie en jachère. Ne rien produire, ne plus être une machine qui concasse, forme, construit. Et avoir malgré tout le sentiment que quelque chose se joue. Et le sentiment éprouvé est peut-être autre chose, non pas de la culpabilité mais l'impuissance de ne pouvoir être maître de cette production de vide; elle dépasse totalement le corps, l'esprit; le coeur de la machine continue à produire mais la machine n'est plus en état de transcrire cette matière, de la formuler, de la rendre lisible, sensible.)
5. Ce n'est pas de la fatigue, ni de l'épuisement. Bien au contraire, je suis un corps qui déborde, jusqu'à l'excès. C'est une énergie de trop-plein qui est délivré du transcripteur.
6. Aller sur un banc près de la fontaine et regarder les passants. Devenir vieux.
7. Je me laisse pousser la barbe.
31 août 2009
8 août 2009
Samedi (2)
Salut,
Tout va bien. C'est ce que je me disais à l'instant, assis sur mon lit, regardant par la fenêtre le réverbère s'allumer, devenir de plus en plus incandescent et finalement produire une lumière belle, orangée -- la nuit tombe, j'écoute le fameux Do While de Oval -- je me souviens du magasin où je l'avais acheté, c'était un endroit curieux, nous en parlions encore l'autre jour au pique-nique; dans la rue, il ne reste plus que le vieil homme noir qui a une fois de plus trop bu et qui marmonne ses "Obama", sous l'œil des propriétaires du magasin qui sont assis sur le trottoir, attendant on-ne-sait-quoi.
J'aime cet endroit où je vis -- il est aussi grand que vos toilettes mais c'est la première fois qu'un lieu s'organise aussi bien autour de moi. Le soir, quand la nuit tombe, je m'assois sur mon lit et je reste là, la plupart du temps sans écouter de musique, me contentant des bruits de la rue, des discussions qui remontent de l'apéritif qu'organise le magasin du bas; le temps passe, la lumière du jour baisse, le réverbère s'allume, se remplit d'orange, de jaune; l'appartement plonge dans l'obscurité, les détails disparaissent, les espaces se désorganisent plan après plan -- ici, tout s'organise en plan et c'est grâce à cela qu'il semble s'agrandir.
Ce matin, je me suis réveillé vers 6h. Je me suis rendormi et réveillé à nouveau vers 9h30. Clara est venue pour récupérer la solution pour les bains de bouche. Nous sommes allés faire un tour; nous sommes allés dans son atelier, j'ai tiptopé quelques notes sur le piano et puis je suis rentré. Je suis allé boire un café avec Eric; Marion s'est installée à la terrasse, nous l'avons rejoint. Pryscilla passant par là et nous a rejoint également. Et puis finalement, nous nous sommes tous dispersés.
Je suis maintenant là, et j'ai le cerveau comme pris dans du béton; je n'arrive pas à rentrer dans mon fameux win.rtf -- j'aborde la partie centrale et je crois bien que cela me fout la trouille. Je galère pas mal également sur ma proposition pour Cyclocosmia -- je ne suis pour l'instant pas réellement convaincu du résultat; il manque un larsen, un bruit de fond (un souffle) qui traverserait tout le texte.
Je reste là. Ils vont tirer le rideau, dans un fracas metallique. Je sens mon cerveau se ramollir, prendre le pli de win.rtf, je prends en considération minute après minute l'espace que je dois habiter, ce territoire dans lequel je dois être pour reprendre contact avec mon boulot. Après, ça ira mieux. S'il y a blocage, cela signifie qu'il n'y a pas l'agencement nécessaire. Attendre, revoir la proposition, respirer, s'asseoir sur le lit, se plonger dans des réflexions ineptes, s'endormir, avoir faim, rester dans le silence, ne rien dire, s'ouvrir à soi, s'affranchir, être dans la volonté de s'affranchir, se défaire des pensées parasites, oublier les ingratitudes, vivre par cloisonnement, se souvenir de ce qui a déjà été écrit, chercher le rythme, et au-delà du rythme, le swing.
Tout va bien. C'est ce que je me disais à l'instant, assis sur mon lit, regardant par la fenêtre le réverbère s'allumer, devenir de plus en plus incandescent et finalement produire une lumière belle, orangée -- la nuit tombe, j'écoute le fameux Do While de Oval -- je me souviens du magasin où je l'avais acheté, c'était un endroit curieux, nous en parlions encore l'autre jour au pique-nique; dans la rue, il ne reste plus que le vieil homme noir qui a une fois de plus trop bu et qui marmonne ses "Obama", sous l'œil des propriétaires du magasin qui sont assis sur le trottoir, attendant on-ne-sait-quoi.
J'aime cet endroit où je vis -- il est aussi grand que vos toilettes mais c'est la première fois qu'un lieu s'organise aussi bien autour de moi. Le soir, quand la nuit tombe, je m'assois sur mon lit et je reste là, la plupart du temps sans écouter de musique, me contentant des bruits de la rue, des discussions qui remontent de l'apéritif qu'organise le magasin du bas; le temps passe, la lumière du jour baisse, le réverbère s'allume, se remplit d'orange, de jaune; l'appartement plonge dans l'obscurité, les détails disparaissent, les espaces se désorganisent plan après plan -- ici, tout s'organise en plan et c'est grâce à cela qu'il semble s'agrandir.
Ce matin, je me suis réveillé vers 6h. Je me suis rendormi et réveillé à nouveau vers 9h30. Clara est venue pour récupérer la solution pour les bains de bouche. Nous sommes allés faire un tour; nous sommes allés dans son atelier, j'ai tiptopé quelques notes sur le piano et puis je suis rentré. Je suis allé boire un café avec Eric; Marion s'est installée à la terrasse, nous l'avons rejoint. Pryscilla passant par là et nous a rejoint également. Et puis finalement, nous nous sommes tous dispersés.
Je suis maintenant là, et j'ai le cerveau comme pris dans du béton; je n'arrive pas à rentrer dans mon fameux win.rtf -- j'aborde la partie centrale et je crois bien que cela me fout la trouille. Je galère pas mal également sur ma proposition pour Cyclocosmia -- je ne suis pour l'instant pas réellement convaincu du résultat; il manque un larsen, un bruit de fond (un souffle) qui traverserait tout le texte.
Je reste là. Ils vont tirer le rideau, dans un fracas metallique. Je sens mon cerveau se ramollir, prendre le pli de win.rtf, je prends en considération minute après minute l'espace que je dois habiter, ce territoire dans lequel je dois être pour reprendre contact avec mon boulot. Après, ça ira mieux. S'il y a blocage, cela signifie qu'il n'y a pas l'agencement nécessaire. Attendre, revoir la proposition, respirer, s'asseoir sur le lit, se plonger dans des réflexions ineptes, s'endormir, avoir faim, rester dans le silence, ne rien dire, s'ouvrir à soi, s'affranchir, être dans la volonté de s'affranchir, se défaire des pensées parasites, oublier les ingratitudes, vivre par cloisonnement, se souvenir de ce qui a déjà été écrit, chercher le rythme, et au-delà du rythme, le swing.
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