VACANCE, subst. fém.
I. Gén. au sing. [Suivi d'un compl. déterm.] État de ce qui est vacant.
A. État de ce qui est vide, inoccupé. Synon. vacuité. J'aime entre tous un petit monument votif au bord d'un chemin (...). Sa niche est vide. Je souffre de cette vacance (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 258).
1. Le cerveau en bouillie, du papier mâché. Pas écrit ni lu une seule ligne -- hormis une bédé de Peter Bagge et ce bouquin sur le Tai-ji quan, L'enseignement de Li Guang-hua, La tradition de l'école Yang, à peine feuilleté. Et reste toujours 300 pages avant de savoir si c'est Moby Dick ou Achab qui y passe.
2. Rien.
3. Samedi soir était du grand n'importe quoi. Dimanche inexistant. Lundi convalescent à culpabiliser de cette vacuité. La réplique mémorable de Nouvelle vague: le type demande à Alain Delon ce qu'il fait et Delon répond: "je fais pitié".
4. Rien (il est important de souligner ces périodes de vide, ces journées qui défilent sans que rien ne se passe, ne se produise -- de la vie en jachère. Ne rien produire, ne plus être une machine qui concasse, forme, construit. Et avoir malgré tout le sentiment que quelque chose se joue. Et le sentiment éprouvé est peut-être autre chose, non pas de la culpabilité mais l'impuissance de ne pouvoir être maître de cette production de vide; elle dépasse totalement le corps, l'esprit; le coeur de la machine continue à produire mais la machine n'est plus en état de transcrire cette matière, de la formuler, de la rendre lisible, sensible.)
5. Ce n'est pas de la fatigue, ni de l'épuisement. Bien au contraire, je suis un corps qui déborde, jusqu'à l'excès. C'est une énergie de trop-plein qui est délivré du transcripteur.
6. Aller sur un banc près de la fontaine et regarder les passants. Devenir vieux.
7. Je me laisse pousser la barbe.