Le cinéma roumain
le cinéma soviétique Tarkovski Le Miroir Le Sacrifice L'avventura Antonioni
Bergman L'Heure du Loup
La Nuit du Chasseur le sourire de la petite fille la voracité du monde
le manque de sens l'immoralité de certains sentiments la fin de la moralité
la fin de la morale le commencement d'une chose sa fin la mort la vie
le désir le sexe la peau le vent les yeux les sourcils
le frottement des cils sur l'oreiller
le son du frottement des cils sur l'oreiller comme la neige que les pas écrasent
les traces laissées en un chemin et les pieds en tant que contrepoint
de l'espace à parcourir
le monde la terre
le monde que je ne parcours pas
le monde que j'ai parcouru
celui que je parcourrai
l'océan les vagues les phares
les oiseaux dans le vent flottent à travers la vitre
l'amour la haine le vide le silence
Le Silence
la musique la joie La Passion Selon Saint-Jean La Passion Selon Saint-Mathieu
un concert son public l'attention portée à des détails
l'oubli des détails (malgré l'éternité où l'oeil les enferme)
la grâce le mouvement les respirations le mouvement des respirations
les plis des costumes des interprètes
le silence la note qui meurt les couleurs les timbres les cuivres le bois le feutre (...)
25 mai 2010
19 mai 2010
Retour
1. Depuis quelques jours, je repense beaucoup à toi. Je lie ton retour en moi au fait que mon travail actuel s'est remis en marche et avance à bonne mesure, ce qui me permet d'envisager déjà mon prochain projet. Lorsque j'ai commencé à y réfléchir, il y a plus de cinq ans maintenant, je ne savais pas que la plupart des personnages existaient déjà en ta personne, dans ton entourage, dans ce monde dans lequel tu vis, que j'estime être merdeux et pour lequel j'éprouve une profonde et viscérale haine. Et me rapprocher de ces personnages, me renvoie forcément à toi et à l'amertume que j'éprouve à ton égard. Tout cela n'est pas très glorieux de ma part, mais je sais que c'est un passage obligé.
Les efforts que vous devez fournir pour être simplement drôles sont éloquents. Si vous ne vous preniez pas autant au sérieux dans votre propagande à caractère comique, je pourrais rire avec vous; mais vos farces sont tellement pathétiques, sont tellement ancrées dans la Morale, le Religieux, le goût de l'Absolu -- alors que vous vous défendez de fonctionner selon ces principes -- que je ne peux que rire de vous.
Je me disais hier soir en m'endormant que le nihiliste, c'est celui qui prétend être libre alors qu'il ne cesse de vivre dans le schéma du Bien et du Mal. C'est sa volonté d'être libre qui le retranche dans le Bien et le Mal, qui l'isole. Le tragique de l'histoire n'est pas de vivre dans le manichéisme Bien/Mal -- la littérature s'est nourrie de cette question (cf. Faulkner, Dostoievski, etc.) -- mais de prétendre en être libre. Comme je me méfie de la personne qui prétend ne pas être raciste ou être drôle, je me méfie toujours de la personne qui prétend être libre.
En écrivant cela, je me rends compte que ce que je ne supportais pas chez toi, c'est ce que tu prétendais être et prétends être toujours. C'était amusant: comme tu savais que je n'aimais pas les personnes qui se disent "être drôles", tu tâchais de ne pas trop te prétendre drôle, même si parfois tu lâchais des choses comme "j'ai dit un truc vraiment drôle" -- suivi de "mais ils n'ont rien compris", suivi de "ils sont trop cons".
J'exagère, tu n'étais pas aussi extrême.
2. Je vais continuer à creuser ta tombe.
Inscription à :
Articles (Atom)