Les efforts que vous devez fournir pour être simplement drôles sont éloquents. Si vous ne vous preniez pas autant au sérieux dans votre propagande à caractère comique, je pourrais rire avec vous; mais vos farces sont tellement pathétiques, sont tellement ancrées dans la Morale, le Religieux, le goût de l'Absolu -- alors que vous vous défendez de fonctionner selon ces principes -- que je ne peux que rire de vous.
Je me disais hier soir en m'endormant que le nihiliste, c'est celui qui prétend être libre alors qu'il ne cesse de vivre dans le schéma du Bien et du Mal. C'est sa volonté d'être libre qui le retranche dans le Bien et le Mal, qui l'isole. Le tragique de l'histoire n'est pas de vivre dans le manichéisme Bien/Mal -- la littérature s'est nourrie de cette question (cf. Faulkner, Dostoievski, etc.) -- mais de prétendre en être libre. Comme je me méfie de la personne qui prétend ne pas être raciste ou être drôle, je me méfie toujours de la personne qui prétend être libre.
En écrivant cela, je me rends compte que ce que je ne supportais pas chez toi, c'est ce que tu prétendais être et prétends être toujours. C'était amusant: comme tu savais que je n'aimais pas les personnes qui se disent "être drôles", tu tâchais de ne pas trop te prétendre drôle, même si parfois tu lâchais des choses comme "j'ai dit un truc vraiment drôle" -- suivi de "mais ils n'ont rien compris", suivi de "ils sont trop cons".
J'exagère, tu n'étais pas aussi extrême.
2. Je vais continuer à creuser ta tombe.