23 nov. 2004

avant

Hier soir, le pugilat -- débat houleux avec M. -- partouzeur fini et anarcho-bourgeois, abonné à Meetic & à l'Huma --, après qu'il ait dit "C'était mieux avant! -- avant, avant, les années 70 & 80 -- avant, avant, maintenant tous des petits cons, maintenant tous des dociles, nous on luttait, on l'ouvrait, maintenant sont là à répondre à des quizz pour gagner une bouteille -- avant, avant, avant -- avant, avant, avant -- et l'autre idiot 60naire, décharné jusqu'à l'os de vinasse, qui riait les dents cassées jaunies -- avant, on pouvait gueuler dans les bars, maintenant on vient nous dire de la fermer -- avant, avant" (et moi et mes arguments mal fichus, mais c'était la conviction du dépit contre déjà le ressentiment, contre la nostalgie du temps mort -- et moi dans ce petit monde à l'ouvrir là, enfin comme un dingue, délivré par la parole -- mal agencée, mal construite, brouillonne, comme des premiers pas -- juste être là, à lutter non pas contre ce monde-là dans lequel nous sommes, mais contre ce monde de nostalgie dans lequel tout serait bien mieux -- ni flic, ni police, ni justice, des partouzes & de la drogue, de la liberté crénom d'une pipe -- ce monde qu'ils ont saccagé en prenant tout ce qu'il y avait à prendre -- et les écouter, leurs rancoeurs et leurs désillusions -- il faudrait qu'ils sachent que nous vivons déjà par dépit -- et là où ils arrivent, nous y sommes déjà passés ("quand tu y allais, j'en revenais"). Et notre jouissance dans l'intime qu'ils étalent sans remords.

Des écrans vidéos, des jeux en réseau, des musiques complexes, des missions d'intérim, des histoires d'amour compliquées, des solitudes à mi-mots, blasés de naissance, mais l'envie d'en découdre.

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