29 nov. 2004

Découverte de Claude Simon -- quelques pages lues dans le bus, L'herbe, comme une espèce d'étonnement sur la technique d'écriture -- rarement eu autant l'impression de lire ce que j'aurais pu écrire (les longues parenthèses, les abus des non pas, des comme, des comme si, la guerre, le temps -- le temps qui s'éternise --, le temps suspendu -- le temps scellé --, la quasi absence radicale du point-virgule, l'ennemi juré du rythme.

Rendez-vous intérim dans la banlieue soviétique de la ville -- usine basse, toit en tôle rouillée, briques sales et béton fendu --, dans une espèce d'usine dans laquelle travaillent 200 personnes -- vision kafkaïenne de bureaux alignés de gratte-papiers --, on pouvait encore entendre le sifflotement d'un employé allant à la machine à café. Tous les murs étaient gris, ça sentait la pousière et l'odeur de la laine des gilets des secrétaires qu'elles portent sur leurs épaules, laissant pendre les manches le long de leur buste comme des vieilles chaussettes. Entretien avec un ex-nuquard, ayant probablement des vieux remords quant à avoir abandonné sa coupe de cheveux à la Rudy Woller. Maintenance d'un soft par avance mal foutu, la retape de code-maison, du boulot d'amateur que l'on ne peut pas critiquer parce qu'il est de la famille.

(Ai terminé hier soir Manhunt)

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