1. La pop music, hormis quelques rares exceptions, est une musique faite par des constipés. Tout demeure dans le contrôle -- en pop music, le son, la production sont des paramètres tout aussi importants que la mélodie, le refrain, les textes. Resté concentré sur le potard à se questionner inutilement durant des heures pour savoir si c'est ici où là qu'il faut le placer ne m'intéresse pas; tout comme ne m'intéresse pas de savoir s'il faut respecter la sacro-sainte règle du couplet-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain, avec un refrain sur quatre mesures, ainsi que toute la logique qu'impose(rait) le style.
Ceci se recoupe évidemment avec la différence qu'il y a entre le pouvoir et la puissance, soit: entre le contrôle et la maîtrise du geste.
Il sera dorénavant hors de question de rentrer dans le délire de la constipation -- et S. a raison à propos du premier bouquin; j'étais bien trop dans la volonté de vouloir faire bien, peut-être parce que trop dans le respect de la littérature; et il en ressort probablement -- puisque je ne l'ai pas relu depuis -- un arrière-goût de trop-littéraire, avec cette idée de contrôler chaque phrase pour que chacune d'elle soit la meilleure possible -- d'ailleurs chose curieuse, j'ai le souvenir que les meilleurs passages sont certains monologues écrits sans trop contrôler quoique ce soit.
L'oeuvre ne repose pas sur le contrôle mais sur la maîtrise
-- le contrôle et sa perte étant l'idée actuelle et angoissante qui m'habite depuis quelques mois -- qui me guide dans des chemins tortueux, lesquels me semble être hors-limite alors même qu'ils ne sont guère, objectivement, que des petites embardées sans trop de conséquence (je repense à ce que j'ai pu dire à H., alors même que nous nous ... "mais c'est n'importe quoi" et elle de dédramatiser la situation "mais c'est rien, c'est normal"; si à mes yeux, c'était n'importe quoi, elle n'a pas eu tort de rappeler que c'était surtout normal, surtout en fin de soirée, après quelques bouteilles de vin blanc (hi!).
2. Le contrôle et les points de rupture. La crainte -- l'angoisse -- que j'éprouve à l'idée de coucher sur le papier l'histoire de Habib vient de là; bien plus que son histoire, c'est aussi la mienne qui est ici en jeu, puisqu'il s'agit de perdre tout contrôle du geste pour essayer d'en avoir la maîtrise -- puisque si Habib se doit d'être fait, c'est bien moins pour en raconter l'histoire effective que pour pouvoir passer à autre chose.
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