15 avr. 2009

Clavinova


1. Hier soir, dans mon sommeil, j'ai très fortement pensé à toi. Ce n'était pas un rêve, mais une présence dérangeante, des mauvaises ondes, un fantôme qui venait m'habiter. Je me souviens de m'être relevé sur mon coude, tu devais être par là, dans la pièce. Toi ou quelque chose de toi. A midi, je t'ai appelé et ça n'a pas décroché. J'ai laissé un message en disant que j'avais rêvé que tu étais entrée dans une secte & que ça me ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles.

Ce qui c'est passé cette nuit me met dans une certaine fébrilité -- je ne devrais pas certainement. J'ai eu Vanessa qui m'a dit t'avoir vue à la piscine et que tu étais allée voir des docteurs. Et puis Gisèle a dit que tu étais venue répéter la semaine dernière. Ça m'a rassuré. Ce soir, je me suis un peu remis à mon piano en plastique (le clavinova est au piano ce que la poupée gonflable est à la femme)


"t'es aussi sensuelle qu'un clavinova"


au clavinova parce que j'ai trouvé une petite mélodie qui tourne sur un accord de sol & de do, et je ne trouve pas la suite. Je retrouve la puissance d'un Sol et d"un Do. C'est bon signe ça.

J'ai eu ma mère au téléphone qui m'a dit, très discrètement, que ses petites affaires d'articulation devenaient un peu plus sérieuses. J'avais deviné à la voix sur son message que quelque chose n'allait pas vraiment mais on fait comme l'air de rien "je vais pas lui foutre la trouille". Ma mère me sait sensible. Je deviens une petite grand-mère a-t-elle dit en riant. J'ai pensé à toi et à tes épaules qui se bloquent. Le monde autour de moi perd en souplesse. Je vais retourner au taï-chi.

2. Depuis quelques jours, je repense souvent à S. Depuis sa disparition, c'est peut-être la première fois que je me retrouve enfin un peu seul, sans avoir quelque chose à faire pour me distraire de cela. C'est bien. Pas envie de sortir. Juste chouiner dans mon coin. Parce que c'est bien de chouiner, aussi, de temps en temps.

3. Je me souviens des cours de piano que tu me donnais. En échange, je te donnais un texte que j'écrivais dans la semaine. Après le cours, on sortait s'acheter un sandwich qu'on mangeait sur un banc. On se disait au revoir de la main, à samedi! A samedi! on se faisait, tout fiérot.