12/01/2010
J'écoute les Go-Betweens qui me replongent dans mes 17 ans -- j'ai pris le disque au hasard hier soir. J'aime beaucoup la chanson Bye Bye Pride. Elle est très simple, presque piètre mais la générosité qui en sort l'emporte au-dessus du lot de toutes ces chansons pop écrites sur trois accords. Comme cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas écoutée, j'avais oublié la mélodie finale -- j'avais seulement gardé le souvenir du frisson qui me traversait à 17 ans, quand la chanson se finissait -- j'avais oublié la mélodie mais pas le sentiment de légéreté. Une légéreté déchirante. Ca me rend nostalgique, un peu triste -- et d'un autre côté, je me dis -- comme à l'époque -- que je dois faire quelque chose de tout cela. L'un de deux leaders est mort dans son sommeil, à 48 ans.
Hier soir, je suis revenu à pied du taï-chi. Je suis passé sur le pont et je n'avais plus le vertige. Quelque chose a bougé, une fois de plus, une colère comme une boule de poils que j'ai avalée -- pour laisser la place à une autre grossir jusqu'à ce que je l'ingurgite, encore. On ne fait que ça, avaler des boules de poils.
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Tu ne diras rien. Tu n'écriras même pas une lettre d'amour. Tu te tairas. Tu garderas ton mensonge, tu voudras qu'il te sauve, qu'il te reconnaisse comme un monstre, une idole -- toutes les idoles sont des monstres, et la Nature les a jugé inacceptables et les a donc rejetés. Alors ils sont devenus des dieux. Dans le jardin des dieux.-
(A l'époque, des chansons de Go-betweens, tout le monde préférait celles de Robert Forster -- et moi secrètement, je préférais celles de Grant McLennan, moins torturées, plus émouvantes. C'était le Paul du groupe, et personne n'ose avouer qu'il préfère Paul à John. En lisant sa biographie, je découvre que nous sommes nés le même jour.)