1. Quelque chose en 5 mots. Le vernissage. Echapper au point de rupture (une nouvelle fois). L'une soulève l'autre entraîné dans la course par l'une. L'une se raccroche bien malgré elle, l'autre s'effondre mais ne peut chuter, bien malgré lui. L'histoire de deux trajets se dessine, une nuit comme un point de rencontre de deux trajets: l'un veut tomber mais ne le peut (soit pour raison de destin, ou par simple pose de désir de déchéance, bien plus que par volonté de déchéance; et puis peut-être que la volonté ne suffit pas pour ce genre de chose, peut-être qu'il y a quelque chose de sur-humain qui vous pousse à ne pas tomber; comme si au-delà de toute volonté de succomber, il y avait encore quelque chose qui vous empêchez de succomber réellement).
2. Je l'ai vue.
3. Quelque chose en 7 mots.
4. Comme un instant de grâce, quand le point de rupture est inévitable, quand tout est joué et l'on suit les règles comme l'on se lasse de jouer, c'est à dire avec désinvolture, sans intérêt. Tricher parce qu'il y a plus de plaisir à gagner en s'inventant ses propres règles qu'en suivant les règles prédéfinies.
5. Quelque chose en 3 mots. La perte. "Elle est morte. Je suis là". Le portrait de la morte -- et non de la mort en elle-même; juste le corps, et non la souffrance ni la douleur; juste le corps et rien d'autre, comme le dernier repli de l'avoir-été-vivant. L'essoufflement du coeur. Continuer ou s'absoudre. Faire des choix? Faire le point. N'être qu'un poseur ou un lâche, juste avoir échappé à cela, et même sans succès, rester là. Le héros découvre qu'il y avait en cette rencontre un désir de sa propre autodestruction -- mais qu'il ne pouvait affronter de face, c'est à dire seul; qu'il ne pouvait s'autodétruire qu'en présence d'une autre; d'où les rencontres des limites, toujours. Alors imaginer qu'elle s'est sacrifiée à sa place; mais cela n'est pas la solution; ça serait la solution d'une certaine beauté qu'elle n'aurait pas; les morts sont ce qu'ils sont, les rendre plus beaux qu'ils n'ont été, c'est les dénaturés, c'est les soustraire de ce qu'ils avaient-été. Non le sacrifice; peut-être la farce du grand Idiot; peut-être comme un goût amer de ne pas avoir eu le courage d'y avoir été tout seul -- dans cette autodestruction. Et puis le plaisir de ne pas y avoir été. Et enfin n'être que le croisement du présent et du passé, sans amertume, ni bonheur outrecuidant. Un brin de sagesse sans prétention. Juste fermer sa gueule. Et peindre comme les peintres des idoles au Moyen-Age. Peindre des idoles.
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