11 sept. 2008

Orchesterstücke op. 10

0. Mon corps pris dans la chorégraphie balbutiante du tai-chi -- une allumette qui rêvait être un élastique.

1. Perez était un chien et il conduisait un tout-terrain.

(...)

6. Note de bas de page:
Lors d'une formation, j'avais rencontré un type, ex-taulard mis au cachot durant 20 ans pour (selon ses propres termes) "une erreur", lequel prétendait avoir aux yeux 11/10, là où mes mirettes ne dépassent guère les 4/10. Et lisant l'étonnement dans mes yeux lorsque je regardais les lunettes qu'ils portaient sur le nez (un nez percé de deux gouffres desquels explosaient comme des feux d'artifice des bottes entières de persils poilus, noircis au mauvais tabac) -- mon étonnement donc, face aux lunettes qu'ils portaient, il me répondit qu'elles lui servaient à atténuer sa vue bien plus que parfaite. Encore méditatif, je songe à ses lunettes atténuatrices, à ses 20 ans de prison pour "une erreur", à son hélicoptère, à ses berlines allemandes, à ses villas sur la côte et je me dis en pointant mon index droit sur la tempe droite et en lui imprimant de petits cercles concentriques, "mythomane, comme Alain Delon" (récemment lu une interview de Delon dans laquelle il dit "vous savez, j'ai joué dans 15 "classiques", vous comprenez pourquoi à présent je suis un peu sélectif". Il n'est pas prétentieux, son génie n'est qu'un symptôme de mythomane. Alain Delon ne brille que lorsqu'on le place au côté d'une source lumineuse. Il n'est pas lumière, il est phosphorescent.