1. Ecouter Jandek dans le bus.
2. Ne pas voir l'activité "artistique" -- artistique voulant ici tout autant dire la fabrication méticuleuse des rideaux par une mère de famille, que l'execution d'une aquarelle par un vieil homme, tout autant dire l'écriture d'une chanson par un jeune chanteur en vogue que l'écriture d'une nouvelle par une quadragénaire --, donc, ne pas voir l'activité "artistique", du point de vue esthétique, mais du point de vue du contrôle de l'executant. Et en tirer l'étrange conclusion que ce domaine-là, ce territoire que chacun se réserve pour se retrouver, se retrouver hors de la vie courante, banale, où le contrôle de soi est demandé à chaque instant, il est étrange donc, qu'il soit la plupart du temps toujours & encore régit par le contrôle. Pétri d'exigence envers soi-même, alors qu'il l'est déjà toute sa journée, toute sa vie durant, l'executant continue à se maîtriser, à s'infliger une dure sentence, celle du bien-faire, du bien-beau. Ceci alors même qu'il devrait bien au contraire employer (habiter) ce territoire comme un terrain d'abandon de soi, hors de toute règle esthétique, dépourvu de toute limite, de toute loi érigée selon des critères esthétiques extérieurs; comme si le but du vieux retraité serait toujours de faire du consommable (du bien-beau), alors même qu'il a fait cela toute sa vie, souvent sous contrainte et par ennui; comme si l'intérêt de la poétesse quadragénaire serait encore et toujours de rédiger des vers -- alors même qu'elle rédige déjà toute la journée, alors même qu'elle ne cesse déjà d'être sous contrôle la plupart de son temps (un contrôle esthétique, sexuel, social, affectif -- ne pas faire si, faire si, pouvoir faire si, ne pas pouvoir si).
3. Envisager dès à présent l'écriture non plus comme un territoire du bien-faire, du faire-beau, mais du non-contrôlé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire